6.01.2006

Pourquoi ce livre ?

Il va être long d'expliquer pourquoi, aujourd'hui dans le RER, vers 18 heures, il m'a paru évident que je devais commencer un blog à propos du livre de Pascal Boyer,"Et l'homme créa les dieux".

Je pense même que l'essentiel du contenu de ce blog sera consacré à écouter les multiples échos que suscitent en moi les idées de ce livre (ici un premier exemple).

Pour situer immédiatement mon contexte personnel (car à l'origine, c'est bien de cela qu'il s'agit), il faut que je commence par de menues confidences.

Aussi loin que je remonte dans mes souvenirs d'enfant, j'ai été fasciné par le fonctionnement de mon esprit et envahi de la conscience d'une dimension transcendentale dans le fonctionnement du cerveau et ce que je pouvais appréhender des mécanismes cognitifs.

Cette curiosité pour soi-même ne m'a jamais quitté et en plus de 40 années de vie, j'y ai consacré quantité d'heures de lectures, de réflexion et de recherches aussi. Je serai amené à y revenir mais pour le moment, j'ai promis d'expliquer pourquoi...

Pour faire bref donc, disons que ce questionnement m'accompagne depuis longtemps : comment expliquer le formidable débordement de créativité du notre (mon) cerveau et d'une manière plus générale, où situer les limites du phénomène de la conscience propre à notre condition humaine ?

De nombreux livres m'ont accompagné dans cette réflexion. Quelques uns constituent des jalons importants sur le chemin qui m'a conduit à l'homme créa les dieux :
  • En 1978 j'ai lu Epouvante et surnaturel en littérature de H.P. Lovecraft.
  • Vers 1988, La séduction de l'étrange de Louis Vax.
  • En 1998, La religion comme phénomène naturel de Pascal Boyer. A cette époque, j'étais étudiant à l'Ecole Pratiques des Hautes Etudes (section des sciences religieuses). j'ai travaillé quelques semaines sur le livre pour passer un examen et j'ai eu l'impression d'avoir accompli un vrai progrès dans ma quète ; les choses me paraissent déjà un peu plus claires.
  • En 2003, j'ai lu "Et l'homme créa les dieux" du même auteur. Et là, je dois reconnaître que pendant la lecture, à de nombreuses reprises, il m'est arrivé de me sentir comme Claudel derrière son pillier : enfin je comprenais et tout me paraissait clair, enfin intelligible.
J'ai bien l'intention de parler de chacun de ces livres dans le détail. D'autres également : Leçons sur Tchouang-tseu de J.F.Billeter et Wittgenstein et les limites du langage de P.Hadot, parce qu'ils prolongent et illustrent d'une certaine manière la réflexion de l'anthropologue.

Je veux rapidement passer aux concepts développés par Boyer pour donner des exemples de leur fécondité et expliquer ces fameuses "résonnances" avec mes interrogations personnelle.

Le premier dossier que je traiterais concerne les catégories ontologiques et la structure matricielle qu'elles imposent à notre imagination. Cette théorie fournit un étonnant outil pour observer la production de la littérature et du cinéma fantastique (certainement de la peinture aussi, mais je n'entend jamais parler de "peinture fantastique" comme un genre bien identifié).

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